Le saviez-vous ?

Pourquoi une station sur la 11 s'appelle-t-elle Télégraphe ?

Les noms de stations peuvent interroger : pourquoi l’alliance de deux noms qui n’ont rien à voir ? Pourquoi une station rend-elle hommage à un scientifique et pas à un autre ? Qu’est devenu le monument que le nom d’une station évoque ? Et par exemple, pourquoi une station s’appelle-t-elle « Télégraphe » ?

 

Le point le plus haut de Paris s’élève à 144,48m, et se trouve au 40, rue du Télégraphe (encore !). C’est de là que partit la 1ère transmission télégraphique, le 12 juillet 1793,

 

visite guidée métro de paris

depuis le domaine de Le Peletier de St-Fargeau, qui avait autorisé l’installation du dispositif chez lui (c’est devenu depuis le cimetière de Belleville). Et quel dispositif, ce télégraphe inventé par Claude Chappe ! Il faisait 5m de haut, et ses deux pièces aux extrémités, appelées « indicateurs » pouvaient se plier en angle de 0°, 45° et 90°, permettant 50 configurations, et presque une centaine dix ans plus tard. Car bien sûr, les transmissions télégraphiques, à l’époque, nécessitaient surtout d’avoir de bons yeux et de trouver un point élevé. Les télégraphistes devaient lire de loin les combinaisons, les copier et les transmettre. Les configurations transmises étaient en fait des signaux renvoyant vers un manuel de décodage.

 

Cette invention fut révolutionnaire, car à l’époque, un message mettait 4 jours pour faire Paris-Strasbourg. Avec le télégraphe, ce temps fut raccourci à deux heures. Evidemment, quand le temps était brumeux, il se pouvait que la transmission se perde…. Mais à l’époque où la France révolutionnaire était en guerre contre presque toute l’Europe, la possibilité de recevoir les nouvelles de la guerre en quelques heures était un atout de poids. Un an après ce 1er message, la station fut déménagée pour être au cœur de Paris, tout près de la Convention nationale. Le télégraphe ne devint électrique qu’en 1854, et le dispositif de Chappe à Belleville ne fut démoli qu’en 1860. On peut en voir une reproduction miniature sur sa tombe (section 29 du Père-Lachaise).


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