Le saviez-vous ?
Les colonnes Morris
Parisien-ne-s ou non, tout le monde connaît ces grosses colonnes en fonte verte, au motif végétal et oriental. Couronnée d’une marquise octogonale, ornée aux angles de mufles de lions, surmontée d’un dôme bombé paré d’écailles et d’une flèche revêtue de feuilles d’acanthe, la colonne permet de promouvoir les spectacles sur une surface de 4m². Auparavant, les affiches de spectacles n’avaient pas de support spécifique, et on les placardait sur les murs en bois à l’extérieur des urinoirs dans les années 1830. Le Préfet finit par lancer un concours pour inventer une colonne exclusivement réservée à l’affichage des programmes de théâtres, des concerts et des manifestations artistiques.
Le 1er août 1868, Gabriel Morris remporte ce concours. Il partait tout de même avec un bon bagage, puisqu’il était imprimeur spécialisé dans la publicité des spectacles parisiens. Haussmann concède alors à la société Morris le monopole d’exploitation pour 15 ans, à condition qu’elle assume les frais de construction de 150 colonnes. L’intérieur des colonnes est creux, et a été utilisé pour divers usages : entreposage de matériel par les employés municipaux en charge de l’éclairage au XIXe siècle, cabines téléphoniques etc. En 2006, le maire de Paris Delanoë estime que les 773 colonnes prennent trop de place et décide de les réduire à 550. Cette idée engendre une violente controverse, car la population estime que ces colonnes sont emblématiques de Paris (même si aujourd’hui, d’autres villes françaises s’en sont parées). Elles sont remplacées alors par les colonnes Wilmotte.
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