Le saviez-vous ?

Henri IV, bonapartiste malgré lui

La statue équestre d’Henri IV, sur le Pont-Neuf, a été installée au début du XVIIe siècle, après la mort du roi. Mais comme beaucoup de symboles de la monarchie, elle a été renversée pendant la Révolution en 1792, dispersée et en grande partie fondue. D’ailleurs, il ne reste de cette première statue que le jarret du cheval, conservé au musée Carnavalet. En 1816, Louis XVIII ordonne de rétablir les statues royales détruites. La statue d’Henri IV avait été la première statue royale dans Paris au XVIIe, et c’est également la première à être réinstallée. La statue quitte l’atelier de la Fonderie du Roule le 14 août 1818, tirée par 18 bœufs. Elle manque de se renverser en route, et est alors tirée par des chevaux et des dizaines de Parisiens. Le bronze vient notamment de la statue de Napoléon Ier, en haut de la colonne Vendôme.

 


Le socle de la statue est empli d’objets pour rendre hommage à la monarchie : Charte de 1814, une vie d’Henri IV, un récit du retour de Louis XVIII etc. Mais l’ouvrier ciseleur, fervent bonapartiste, est indigné du sort de la statue de son empereur préféré. Pour le venger, il truffe la panse du cheval de documents, libelles et chansons antiroyalistes. Il insère une statue de Napoléon Ier dans le bras droit d’Henri IV, et place un compte-rendu détaillé de ses faits dans la tête de la statue royale. Tout cela n’a été retrouvé qu’en 2004, lors de la restauration de la statue.

 


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