Le saviez-vous ?

Chroniques de l'obélisque

Le plus vieux monument de la capitale est égyptien ! Il s’agit de l’obélisque, plus ancien monument de la capitale, contemporain de Ramsès II. Comment s’est-il retrouvé là, place de la Concorde ?

 

Fasciné par l’art antique égyptien, le gouvernement français entreprit des négociations, au début du XIXe siècle, pour obtenir les 2 aiguilles de Cléopâtre. Le pacha fut disposé à offrir une des deux aiguilles, et les 2 obélisques de Louxor. Champollion conseilla de commencer par le premier obélisque. Ce n’était pas rien, de déplacer, convoyer et remonter un monolithe haut de 22m, pesant 220 tonnes. Un bateau fut construit exprès, et une grande épopée de 5 ans commença alors : l’obélisque fut abattu en octobre 1831 à Louxor, et il fallut alors attendre la crue du Nil, en juillet 1832, pour que le bateau parte. L’obélisque arriva à Paris en décembre 1833, après avoir traversé la Méditerranée et gagné la Seine. C’est en août 1834 que commença seulement son débarquement très complexe, et il fallut

 

attendre le 25 octobre 1836 pour que l’obélisque soit élevé devant la foule. Vu la complexité de l’opération, on s’est arrêté à un obélisque ! En remerciement, la France a offert une horloge, ornant toujours la citadelle du Caire.

Pourquoi sur la place de la Concorde ? Cette place était très chargée symboliquement : haut lieu d’exécutions publiques pendant la Révolution (notamment de Louis XVI et Marie-Antoinette), la monarchie cherchait à éviter que la place devienne un symbole révolutionnaire. En plaçant ce monument à cet endroit, elle empêchait la commémoration de ce souvenir, au profit de l’intérêt culturel français pour l’Egypte. On retrouve d’ailleurs des obélisques un peu partout dans Paris, sur la tombe de Champollion au Père-Lachaise, à St-Sulpice (pour calculer équinoxes et solstices), mais aussi dans les catacombes (environnement ésotérique et maçonnique) etc. L’obélisque, dans l’alignement de la pyramide, de l’arc de triomphe et de la grande arche de la Défense, nourrit toujours des fantasmes sur son symbole et sa fonction (cf. par exemple Le Palimpseste d’Archimède, d’Eliette Abécassis)

 



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